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Dix-huit personnes ont été tuées, lundi 9 septembre, dans une série de « frappes israéliennes » sur des sites militaires de la région de Masyaf, dans le centre-ouest de la Syrie, selon les autorités syriennes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) – organisation non gouvernementale établie au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre – a, pour sa part, fait état de vingt-six morts. Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, il s’agit de « l’un des raids les plus violents » menés par l’aviation israélienne en Syrie.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes visant l’armée du président Bachar Al-Assad et les groupes pro-iraniens qui le soutiennent. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP) à Jérusalem, l’armée israélienne a déclaré « ne pas commenter les informations de médias étrangers ».
Selon le directeur de l’OSDH, les frappes ont visé « le centre de recherches scientifiques de Masyaf et des sites environnants ». Ce centre, dans lequel œuvrent des experts iraniens, « développe des armes, notamment des missiles de précision et des drones », a-t-il précisé. L’OSDH a fait savoir que les morts étaient « cinq civils, quatre militaires syriens, quatorze Syriens travaillant pour des groupes pro-iraniens, et trois victimes non identifiées ».
« Vers 23 h 20 [22 h 20 à Paris] dimanche, l’ennemi israélien a mené une agression aérienne à partir du nord-ouest du Liban, visant un certain nombre de sites militaires dans la région centrale », avait rapporté l’agence de presse syrienne SANA. « Notre défense aérienne a abattu certains missiles », avait ajouté l’agence, citant une source militaire.
Le ministère des affaires étrangères syrien a vivement dénoncé dans un communiqué les frappes qu’il a imputées à Israël, l’accusant de tenter « de provoquer une escalade supplémentaire dans la région ». A Téhéran, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanani, a également condamné cette « attaque criminelle », qu’il a imputée à Israël.
Les raids israéliens en Syrie se sont intensifiés depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre. La Syrie a tenté de rester à l’écart des affrontements régionaux, mais les raids israéliens visent fréquemment sur son sol des objectifs du Hezbollah libanais pro-iranien, qui échange des tirs avec l’armée israélienne à partir du sud du Liban.
Les autorités israéliennes, qui commentent rarement ces frappes, ont cependant déclaré à plusieurs reprises qu’elles ne permettraient pas à l’Iran, son ennemi juré, d’étendre sa présence en Syrie. En avril, un raid imputé à Israël avait visé le consulat d’Iran à Damas, tuant de haut gradés iraniens et menaçant d’embraser la région. L’Iran avait riposté en menant une attaque inédite de drones et de missiles contre le territoire israélien. Les raids israéliens sur la Syrie avaient baissé en intensité depuis.
Le Monde avec AFP
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